Comme le montrent mes comptes rendus et mes résultats en course, le vélo est de loin mon gros point faible. Il y a quelques mois de cela, j’ai donc décidé de m’inscrire à une course de vélo : quoi de mieux pour progresser que de se fixer une échéance importante dans la saison et de se frotter aux spécialistes de la discipline ? Le week-end dernier, j’ai donc participé à ma première cyclosportive, Les Hurtières, avec notamment l’ascension du Col de la Madeleine ; compte-rendu !
L’Avant-Course
Premier challenge : la logistique du week-end. La course a lieu le dimanche du week-end du 15 août, week-end traditionnellement extrêmement chargé sur les routes. Je m’envole de plus pour deux semaines de vacances aux Etats-Unis le lendemain matin et dois donc être de retour à Lyon le dimanche soir, après avoir récupéré ma mère à coté de Valence. Un gros ménage est nécessaire à l’appart avant les vacances (deux semaines de célibat consacrées à l’entrainement et aux JO… ça laisse des traces…), mon samedi y sera donc consacré… Dernière considération : j’aurai déjà bien assez de route le dimanche et je préfère donc me rendre au départ le samedi soir. Au final, je décide donc de faire la route vers St-Jean de Maurienne (environ 1h30) le samedi soir, d’y dormir dans un superbe et glamour Ibis Budget et de monter vers St-Francois Longchamps, le lieu de départ de la cyclo le dimanche matin. Tout se déroule sans accrocs et je suis sur place à 7h30, comme prévu, pour un départ à 9h.
Le retrait des dossards se déroule dans une grande tente dans laquelle sont également installées des grandes tables pour le repas « savoyard » du midi (… ou de l’après-midi, selon l’heure d’arrivée des athlètes !).
Peu de cyclistes sont encore arrivés et je récupère mon package de course qui comprend donc une plaque de cadre pour le vélo, une puce, une carte du parcours, un Opinel, un bon pour le « repas savoyard » qui sera offert aux participants, un bon pour une douche à la piscine municipale, un bon cadeau de 10 euros chez Décathlon et les habituels dépliants publicitaires.
A souligner le joli cadeau offert par l’orga avec ce bel Opinel. Comme beaucoup d’athlètes, je ne participe pas aux courses « pour le tee-shirt » ou « pour le cadeau » mais reconnaissons-le, ça fait toujours plaisir d’avoir quelque chose qui sera utile !
Je monte mon vélo, gonfle mes pneus, mets en place la plaque de cadre et pars rouler quelques minutes afin de vérifier que tout est en place : il est déjà 8h45.
Le speaker demande alors de vérifier que les puces sont bien accrochées à la partie inférieure de la fourche car elles ne déclencheront pas si elles sont accrochées aux guidons ou aux tiges de selles. Bingo, j’ai accroché la mienne juste en dessous le guidon… Dans la précipitation, quelques autres coureurs et moi allons récupérer une pince et d’autres rilsans afin de refixer nos puces correctement.
A peine le temps de rentrer à nouveau dans le sas que le départ est donne !
Quelques mots sur la course
Il est donc temps de présenter un peu cette course ! La cyclosportive La Madeleine compte 3 tracés : le « petit » (Les Hurtières, 70km et 2297m de D+), le « moyen » qui est aussi le plus populaire (La Madeleine, 100km et 3086 de D+) et le « grand » (Le Chaussy, 127km et 4321m de D+). Tous les coureurs (environ 300 cette année) partent ensemble de St-Francois-Longchamps, au milieu de l’acensions finale, pour un départ fictif à 9h. Départ fictif car la descente est neutralisée pour des raisons de sécurité et le chrono n’est donc pas déclenché. Le départ réel est donc prévu à 9h30 de La Chambre, au pied du Col de La Madeleine. La première partie du parcours est commune aux 3 circuits, puis un fléchage indique les bifurcations.
Je me suis inscrit sur Les Hurtières qui ne comprend donc qu’une seule ascension en sus de celle de La Madeleine, celle menant vers St-Georges d’Hurtières : parfait pour une première expérience en haute-montagne, non ?
La Course
La descente neutralisée se déroule donc sans problèmes bien qu’un peu fraiche. J’utilise une paire de manchettes acquises chez Décathlon tout récemment (… la veille) et regrette même de ne pas avoir enfilé de coupe-vent. Une fois le peloton regroupé a La Chambre, je décide de me placer vers la queue. Quelques lectures la veille au soir m’ont en effet persuadé de rester prudent pour ma première cyclo et d’éviter de me placer dans un groupe ou des concurrents risquent de vouloir frotter.
Voici donc le groupe se situant devant moi :
Et le groupe se situant derrière moi :
Dès le départ, je découvre donc les joies du cyclisme en peloton et de l’aspiration ! Pour le triathlète habitue à l’effort solitaire que je suis, c’est top ! Je me trouve dans un groupe ou la vitesse frôle aisément les 35 a 40km/h, le tout quasiment sans effort… le pied !
Après une petite demi-heure, un bouchon arrête notre progression… La raison ? Des vaches !!! Un incident sans grosses conséquences pour le concurrent de fin de peloton que je suis. Après quelques kilomètres, je trouve que je ne fais vraiment aucun effort et me demande même si je ne suis pas dans le tout dernier groupe, juste devant la voiture balais. Je décide de produire un effort et d’essayer de rejoindre le groupe se trouvant quelques centaines de mètres devant nous. « J’attaque » et immédiatement, l’effort est intense, plus d’aspiration ! Me voilà donc en chasse patate entre deux groupes. Cette situation dure un peu plus longtemps que ce que j’imaginais mais je réussis finalement à effectuer la jonction avec le groupe précédent… un kilomètre avant la première bifurcation entre les différents parcours. Pas de chance, je me retrouve seul, l’intégralité du groupe bifurquant vers les autres parcours !
La première ascension débute rapidement après cette bifurcation, une petite côte de 5km avec environ 300m de D+, parfait pour s’échauffer avant la Madeleine donc.
Je rattrape quelques concurrents, s’ensuit la descente vers… le ravitaillement. Je remplis mon seul et unique bidon (je pensais en avoir pris deux… mais j’en ai oublié un, je dois donc faire attention à ne pas être juste en eau), attrape quelques morceaux de pain d’épice et repart quasi immédiatement. Après quelques kilomètres dans la vallée à bonne allure en petit groupe (je me suis assuré de ne pas rouler seul dans cette portion), le plat de résistance arrive : La Madeleine, ses 19,8km d’ascension et 1432m de D+. A partir de ce moment, je vais rouler complètement seul.
Je passe immédiatement tout à gauche et c’est parti.
J’ai prévu environ deux heures d’ascension mais j’espère bien être plus proche des 1h40 que des 2h. Les premiers kilomètres sont durs mais je maintiens un bon rythme et arrive même à passer une poignée de concurrents. L’arrivée au dernier (déjà !) ravitaillement après 5km de grimpette est tout de même un soulagement. A nouveau, je remplis ma gourde, engloutis un grand verre de coca, un peu de solide et c’est reparti. Encore 14km !
Malgré cette petit pause au ravito, les lacets suivants sont de plus en plus difficiles et mes muscles commencent à tétaniser lorsque je me mets en danseuse dans les épingles… ce n’est pas bon signe !
Quelques kilomètres plus loin, la réalité de mon peu d’entrainement en haute montagne me rattrape et la sentence tombe : je suis frappé par des crampes sévères dans les deux jambes et dois mettre pied à terre. Impossible de m’étirer tant les crampes sont partout, dans les cuisses, dans les mollets, devant, derrière… j’attends juste que ça passe et commence même a questionner ma capacité a finir, même s’il ne me reste qu’une dizaine de kilomètres a parcourir… Apres deux ou trois minutes, les crampes disparaissent tout de même et je réussis a repartir.
Les kilomètres suivants sont difficiles tant les crampes restent proches. Lorsque l’énergie manque, il est toujours possible d’aller puiser dans des ressources cachées mais que faire face aux crampes a part s’arrêter et espérer qu’elles passent ?
Je m’accroche et dépasse St-Francois Longchamps.. et ma voiture garée a proximité. Plus que 4km ! Le paysage a changé et les arbres ont laissé place aux pâturages. A quelques mètres du panneau marquant les 2 kilomètres avant l’arrivée, je suis à nouveau saisi par d’énormes crampes.
Il faudra cinq minutes avant qu’elles ne passent, cinq minutes qui me paraissent une éternité, d’autant plus que je suis dépassé par de nombreux cyclistes, certains participant au circuit 100km…
Je repars enfin pour deux derniers kilomètres pendant lesquels je ne m’arrêterai pas avant de passer la ligne d’arrivée… c’est fait, ouf !
Jamais je ne suis passé aussi prêt de l’abandon dans une épreuve. J’en termine donc en 3h51’50’’… j’aurai mis environ 1h40 à parcourir les 51 premiers kilomètres… et 2h10 pour les 19 derniers…
Après-Course et Bilan
Après une première collation au sommet, je prends quelques photos afin d’immortaliser l’instant : même si l’ascension a été longue et pénible, le paysage n’en reste pas moins grandiose et je viens juste de gravir mon premier col de haute montagne, il faut fêter ça !
Je redescends ensuite vers St-Francois Longchamps où après avoir range mon vélo dans la voiture, je rends ma puce et récupère mon « repas savoyard ».
Je suis au final satisfait de l’expérience et nul doute que d’autres cyclos seront au programme dans le futur !